Soutien de l'Etat pour la réhabilitation de la caserne Espagne d'Auch, l'habitat de demain dans le Gers ... interview avec la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon

Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement, effectuait son premier déplacement dans le Gers, ce vendredi 10 décembre. Une visite marquée par plusieurs déplacements et rencontres avec des élus et des acteurs locaux du logement et de l'urbanisme pour évoquer divers dossiers, dont les enjeux de logement et d’aménagement du territoire. Entretien.

Quelles sont les raisons de votre déplacement dans le Gers ?

"Il y a trois sujets qui motive ma venue dans le Gers. Le premier, c'est la volonté d'aller à la rencontre des maires et des porteurs de projet du territoire qui ont bénéficié du fonds friche. C'est un outil qui est très utile et qui permet de déclencher des projets. On a trois beaux projets qui vont voir le jour prochainement dans le Gers grâce à ce fonds. Un à Auch autour de la caserne espagne, un également à Gimont et un à Monferran-Savès. Ce sont des projets très concrets qui vont apporter de l'amélioration à des communes et au territoire, en redonnant vie à des bâtiments ou à des sites qui sont fermés depuis très longtemps. J'ai également tenu à rencontrer des propriétaires-bailleurs à Auch qui ont bénéficié d'aides publiques pour rénover leur logement. Grâce à cette belle subvention allouée par l'Agence nationale de l'habitat à ces propriétaires auscitains, des logements qui n'étaient pas loués et qui étaient énergivores, vont passer d'une étiquette énergétique F à une étiquette D, ce qui est vraiment très bien.

Le monde du bâtiment tire la sonnette d'alarme depuis plusieurs semaines sur la hausse vertigineuse des prix de matériaux de construction et la pénurie de main-d'oeuvre, quelles sont vos pistes pour remédier à ces problématiques très handicapantes pour le secteur ?

"Concernant la hausse des matériaux de construction, c'est un fléau mondial. Nous travaillons sur les marchés publics pour savoir comment on peut accompagner. Nous sommes en contact régulier avec la filière, avec qui on travaille sur la réindustrialisation du pays, parce qu'à moyen terme il faut qu'on se réapproprie une partie de ces composants. Concernant la pénurie de main-d'oeuvre, ça a été l'un des sujets évoqués lors des échanges avec les élus et les entreprises et réprésentants du bâtiment. Ces derniers temps, on génère beaucoup de chantiers avec tous ces projets, c'est une très bonne nouvelle. Même avec un taux de chômage, qui reste relativement faible dans le département, je suis sûr que l'on peut continuer à intéresser des jeunes ou des moins jeunes vers ces métiers du bâtiment. Maintenant qu'on soutient si fortement la demande, il faut absolument qu'on arrive à recruter."

A quoi ressemblera l'habitat de demain dans un milieu rural comme le Gers ?

"Je l'imagine de façon très diversifié car il n'y a pas une seule réponse, mais plusieurs. J'ai pu voir lors de mon déplacement dans le département, trois modèles d'aménagement qui sont tous dans des bâtiments existants, en reconstruction. On a toujours des maisons individuelles, des corps de ferme. Il faut qu'on trouve l'équilibre entre maisons individuelles et forme un peu collective. On doit surtout répondre à des besoins fondamentaux, quelque soit la forme d'habitat, en matière de tranquilité, d'accès à la nature, d'espace, mais aussi de services. Il faut offrir aux locataires, propriétaires, des services de proximités, commerces, accès aux transports collectifs, c'est ça pour moi les éléments du modèle de demain.

E.R