Les Twisters d'Auch tirent leur révérence avec une sixième étoile nationale

Sixième et dernier titre de champions de France pour les Twisters d'Auch. Ce week-end à Antony, le club de foot-fauteuil auscitain a mis fin à vingt ans d'existence sur un nouveau trophée.

L'histoire avait des atours de film hollywoodien ; des débuts balbutiants aux succès éclatants sur la scène nationale, puis internationale. On pouvait espérer que l'issue accouche d'un retournement de situation impromptu, cher aux films à suspens, un twist, dans la langue de Shakespeare. Las, le dernier acte de l'oeuvre des Twisters d'Auch était déjà connu avant que la dernière scène ne vienne clore ce long-métrage de deux décennies. Un dénouement pas loin d'être amer, et que les joueurs pouvaient adoucir d'un dernier titre, avant le clap de fin.

En disposant ce week-end de Dinan (3-0), Châtenay-Malabry (2-0), Villeneuve-d'Ascq (2-0) et Lyon (4-0), les joueurs d'Olivier Bocquet ont rempli la mission qu'ils s'étaient fixés, empochant un sixième et ultime trophée national record, en forme de crêve-coeur. Le coach ne s'explique pas autrement l'aventure : « On m'aurait demandé d'écrire un scénario, je pense que je l'aurais écris quasiment comme ça c'est passé, tellement c'était beau et douloureux ».

Fragilisé par l'absence de centre spécialisé accompagnant la structure, on savait dans l'entourage les jours du club comptés, au rythme de ses joueurs et de leur volonté de continuer l'aventure : « dans nos têtes ça planait déjà depuis un petit moment » reconnaît Olivier Bocquet. Finir le boulot donc, comme les Twisters savent le faire. Eux qui avaient dépassé les frontières du handicap pour s'imposer comme une des équipes phares de la cité gasconne, qui avaient dépassé les frontières nationales en remportant la Ligue des Champions, ont fait ce qu'ils maitrisent encore le mieux : gagner.

Un savoir-faire forcément reconnu : « les entraineurs, les joueurs des autres équipes nous ont dit après le dernier match du samedi après-midi que c'était mérité et qu'on avait un jeu très intéressant et très joli à voir ».

« Même si on s'était préparé depuis longtemps, quand c'est réel c'est autre chose ... »

Evidemment, Mohammed Ghelami, en leader de l'équipe, finit cette saison meilleur buteur du championnat, histoire de marquer d'une pierre blanche cet ultime exercice, portant une nouvelle fois le sceau auscitain. Pour Ghelami et ses coéquipiers « les émotions se mélangeaient » selon leur entraineur : « Certains joueurs ont craqué, le fait d'être heureux mais aussi de se dire 'c'est la fin', même si on s'était préparé depuis longtemps, quand c'est réel c'est autre chose ... »

Ici une vidéo de la remise des trophées : https://www.youtube.com/watch?v=rZmH7UW5oMU 

Une charge émotionnelle renforcée par la présence innatendue de la présidente des Twisters, Martine Dareux. Auprès de son fils, la dirigeante historique du club ne devait pas faire le déplacement à Antony, en région parisienne. Et pourtant. « C'était très particulier, elle n'avait mis personne dans la confidence. C'était super qu'elle puisse être là pour ce match qui a tout déterminé contre Villeneuve-d'Ascq, pour vivre le moment avec nous. Il ne manquait que son fils. »

Friand de suites, Hollywood aurait sans doute concocté un Twisters 2 : le Retour. Pour Olivier Bocquet ce qui est clos est clos : « je ne vois pas une reprise » et penche plus pour la littérature que pour le cinéma : « c'est un énorme livre qui se referme ».

V.M